Je serai présent et ravi de vous rencontrer…
• (mise à jour bientôt !)
Les Imaginales, Épinal 2012
Organisateurs de conférences, ateliers d'écriture, manifestations diverses : j'applique tout simplement les tarifs recommandés par la Charte des Auteurs et Illustrateurs jeunesse. Vous pouvez me contacter à pierre[arobase]grimbert[point]org
Ateliers d'écriture : j'en ai animé quelques-uns, pour des séances courtes, principalement avec des élèves de CM et de 6e. Je leur proposais alors d'imaginer et d'écrire la suite d'un des textes ci-dessous, au choix, et de donner un nouveau titre à leur oeuvre… Certaines productions étaient vraiment formidables, avec des idées et une chute inattendues !
Vous pouvez utiliser ces textes dans vos propres classes, à condition de ne pas les séparer de mon nom, bien entendu :-)
(le Coffre)
L
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a petite sœur de Laurent le suivait partout où il
allait… D’habitude, le garçon n’y voyait pas d’inconvénient, mais cette fois
son copain Jérémy lui avait bien recommandé de venir seul. Malheureusement, pas
moyen de se débarrasser de cette curieuse professionnelle ! Laurent
s’était donc fait une raison. Pendant leur trajet vers le lieu de rendez-vous,
il lui fallut en plus supporter les questions de la cadette…
— Mais pourquoi dans le
petit bois ? demanda-t-elle. C’est bien plus loin que la maison de Jérémy !
— Je ne sais pas,
Julie, répondit Laurent en soupirant. Au téléphone, il a simplement dit qu’il
avait quelque chose à me montrer, et qu’il ne fallait en parler à personne.
N’oublie pas que tu as promis de tenir ta langue !
— Craché Juré, assura
la fillette. Mais c’est quoi, ce « quelque chose » ? Un truc
qu’il a trouvé ?
— Je n’en sais rien,
répéta son frère. Il était tout emballé, mais il ne voulait rien me dire de
plus. De toute façon, on le saura bientôt.
— Je parie que c’est
une farce, annonça Julie. Il va essayer de te faire peur, ou quelque chose du
même genre.
Laurent haussa les épaules.
C’était bien dans le genre de Jérémy de faire un coup pareil. Il était assez
« bizarre » pour ça… Tout comme il pouvait avoir vraiment quelque chose de fabuleux à leur montrer !
Après un nouveau quart
d’heure de marche, ils parvinrent enfin à la lisière du fameux bois. On
racontait tellement d’histoires inquiétantes sur cet endroit que Laurent avait
toujours préféré l’éviter. Cette fois, pourtant, il trouva le courage d’y
entrer. Bien entendu, Julie le suivit comme une ombre.
— J’espère qu’il n’est
pas caché trop loin, commenta la fillette.
Le garçon l’espérait aussi.
Il n’avait aucune envie de s’attarder plus que nécessaire entre ces arbres aux
formes étranges !
À peine avait-il eu cette
pensée qu’il retint un cri de surprise. Il venait de repérer une silhouette
allongée, au centre d’une clairière toute proche. À côté de ce corps reposait
une sorte de gros coffre aux reflets métalliques…
— C’est Jérémy ?
chuchota Julie, effrayée. Il est mort ?
— Non, je le vois
respirer, répondit Laurent à voix basse. Mais… C’est bizarre…
…À suivre ! © Pierre Grimbert, 2003
(l’Épreuve)
C’
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était la toute dernière épreuve, celle que Colin
redoutait le plus. Le garçon avait entendu tellement d’histoires terrifiantes à
propos de cet « examen » ! On disait même que certains candidats
y avaient laissé leur vie… Au moment d’affronter la vérité, le jeune héros se
sentait sur le point de renoncer.
Pourtant, depuis qu’il était
au service du mage Clodomir, Colin rêvait de passer la fameuse épreuve et
d’entrer enfin en apprentissage auprès du Maître. À onze ans, il était enfin assez
grand pour étudier la magie ! En tout cas, le garçon préférait de loin se
plonger dans des vieux grimoires que d’aller labourer les champs du seigneur du
château voisin. Au moins, il apprendrait à lire, et c’était déjà une grande
richesse dans un royaume aussi sauvage que celui où il était né…
Plutôt que de réfléchir, il
se décida à pousser la porte qui le séparait de Clodomir. Le mage l’attendait
dans la bibliothèque, comme prévu. Et derrière lui, dans la pièce du fond,
était le laboratoire où Colin n’avait pas le droit d’entrer… Le garçon n’en
avait aucune envie, de toute manière. Des bruits étranges et inquiétants
sortaient toujours de cet endroit !
— Alors, Colin !
demanda le Maître. Après avoir passé trois ans à laver ma maison, tu veux
devenir mon apprenti ? Tu te sens prêt à passer l’épreuve ?
Le garçon avala
difficilement sa salive avant de répondre.
— Oui, je… je crois,
Maître…
— Fort bien !
déclara Clodomir. Mais je dois te prévenir que si tu échoues, tu ne pourras pas
rester ici. Je devrais te renvoyer dans ton village, tu comprends ?
— Oui, oui, mentit
Colin.
En vérité, le garçon ne
voyait pas pourquoi le fait de rater un examen l’empêcherait de reprendre son
travail de serviteur. Encore un mystère !
— Alors, allons-y sans
tarder, reprit le Mage. Tu as beaucoup de chance, je vais te permettre de
choisir. Préfères-tu affronter mes sortilèges, ou bien combattre l’une de mes
créatures ?
Colin en resta bouche bée.
Il ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi violent ! Clodomir avait
certainement une astuce en tête…
— Mais, heu…
bredouilla-t-il. Comment… Que…
— Tu dois choisir,
coupa le Maître. Les explications viendront après. Alors ?
…À suivre ! © Pierre Grimbert, 2004
(le Visiteur)
L
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e paysage sous la fenêtre était magnifique, songeait
le vieil homme. Il l’avait pourtant contemplé des milliers de fois… mais en ce
jour particulier, les moindres détails prenaient comme une aura sacrée. Jusqu’à
la grosse horloge au tic-tac familier, égrenant les instants avec une
impuissance mécanique…
Perdu dans sa contemplation, l’homme ne leva même
pas les yeux quand son secrétaire poussa doucement la porte du bureau. Il
fallut un toussotement discret de l’ami fidèle pour qu’il prenne conscience de
sa présence. Il n’y avait pas grand-chose à dire ; pourtant, le vieillard
demanda tout de même :
— Il est là ?
Le secrétaire se contenta d’incliner la tête,
visiblement embarrassé.
— Bien, faites-le entrer, reprit le vieillard.
Autant en finir au plus vite.
L’employé opina encore, fit un mouvement vers la
porte, puis se ravisa et osa enfin lever les yeux vers son patron…
— Pardonnez-moi, mais… Vous êtes sûr de
vous ? Il est encore temps de changer d’avis, vous savez.
— Il est trop tard pour reculer, démentit
l’homme. Ce qui a été commencé doit être achevé.
— Et je n’irai pas contre votre volonté, promit
le secrétaire. Je voudrais simplement m’assurer que vous avez bien conscience
des conséquences. Vous savez que tout va dépendre de cette entrevue, n’est-ce
pas ?
— Nous en avons longuement parlé, Philippe. Il
y a tout à perdre, ou à gagner.
— Oui… Ce que je veux dire, c’est que… Je vais
être franc, lâcha soudain l’employé. J’ai vu ce que vous cachiez dans le tiroir
de votre bureau. J’espère simplement que vous n’aurez pas à vous en servir.
Le vieillard accusa la surprise. Il croyait pourtant
avoir pris toutes les précautions nécessaires, mais on ne pouvait décidément
pas tromper le fidèle Philippe…
— Je vous promets de ne l’utiliser qu’en dernier
recours, assura-t-il. Allez, maintenant, et ramenez-moi cet… homme. Inutile de
le mettre de méchante humeur, en le faisant attendre plus longtemps.
Le secrétaire s’inclina bien bas, puis se détourna
et disparut dans le couloir. Une fois seul, le vieillard soupira, détendit ses
épaules nouées par l’anxiété et s’installa derrière son bureau. Son regard
glissa machinalement sur le premier tiroir. Juste au cas où, se promit-il. En
dernier recours.
…À suivre ! © Pierre Grimbert, 2003
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